C'est vrai que j'ai toujours baigné à la maison dans une ambiance littéraire, car il y a toujours eu des livres partout et j'ai toujours écrit.

Ensuite, pas grand-chose. Je me souviens de mon père qui un jour m'avait dit qu'il faudrait que je me bouge un peu, plutôt que de rester à la maison à ne rien faire. Quelques années plus tard, j'étais secrétaire puis président d'un club de jeu de rôle particulièrement actif, fondateur d'une association d'anciens élèves, plus 2 ou 3 autres trucs...

Oui, c'est à cette période que j'ai découvert le jeu de rôles, une passion qui a duré une dizaine d'années. Mais dès le début, je trouvais fastidieux d'apprendre les règles du jeu et les scénarios écrits par d'autres. J'ai trouvé plus commode d'écrire les miens. Et plutôt que de faire des scénarios de guerre, je trouvai beaucoup plus intéressant d'essayer de communiquer des émotions à mes joueurs. J'étais particulièrement content quand j'arrivais à les faire pleurer, rire ou sursauter. C'est ainsi d'ailleurs que j'arrivais à attirer des filles à ma table, alors que le jeu de rôle n'est composé que de mecs à 99%.

Or, il se trouvait que dans ce club (Les Forgerons de l'Epée à Bouffémont - 95, pour ceux qui connaîtraient), quelques personnes qui étaient en contact avec des créateurs de jeu et des magazines de jeu de rôles et j'ai eu l'occasion d'aller leur rendre visite. Au bout d'un certain temps, j'ai eu l'opportunité de leur proposer des scénarios (et non pas des scenarii par pitié). Après plus d'une année, j'ai enfin réussi à en placer un dans les pages de Casus Belli. C'était un 15.000 signes, je crois. Puis j'ai vendu d'autres et puis ce fut Casus Belli qui en commanda sur certains thèmes. Le plus gros fut 110.000 signes. Sachant qu'un roman fait autour de 500.000 signes, je commençais à m'en approcher, même si ce n'était pas la même façon d'écrire. Le rédacteur en chef du magazine, par ses corrections, m'a appris beaucoup de choses sur la façon d'écrire : ne pas écrire au passé quand c'est inutile, ne pas commencer de phrase par une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, o,r ni, car), éviter le style passif, etc...

Puis c'est un fanzine qui me demanda un gros scénario avec une description de ville. Ce fut Gladise (voir dans les liens). Le fanzine ne payait pas, mais m'apprit aussi à faire un texte long. Et puis, il me demanda un jour une nouvelle ! Et là, je m'aperçut que je pouvais le faire simplement ! Malheureusement, le fanzine s'arrêta au 3e numéro et je restai avec d'autre nouvelles que j'avais écrites. Je vous les livre aujourd'hui (La Taberge et Sale Temps). Plus tard, un ami, ancien pigiste de scénarios de jeux de rôles comme moi, mais beaucoup plus prolifique, s'était transformé en romancier. A l'occasion d'une anthologie de Fantasy, je lui proposai des textes et il prit ma première nouvelle du fanzine. De toutes façons, celui-ci avait disparu. Et voilà comment je fut édité chez Fleuve Noir ! Ce n'était que quelques pages, j'étais un auteur parmi 15 autres et je touchai dans les 300 F, mais j'avais mon nom à la Fnac !

Depuis, je subis un certain nombre de déboires amoureux et familiaux, la vie, quoi, et fit trois enfants en continuant sporadiquement d'écrire avec de grandes périodes de latence. La rencontre avec les Frappadingues en fut une autre occasion, pour leur site internet.

Mon problème a toujours été que je n'ai jamais réellement rencontré de véritables critiques de mes textes, à part ma famille ou mes amis qui m'aiment et trouvent toujours cela formidable.

Voilà pourquoi je réésaye aujourd'hui de proposer mes textes aux internautes en espérant recevoir quelques avis, mais ça reste apparemment difficile...

C'est vrai qu'écrire est parfois difficile, surtout quand on a la tête occupée par autre chose. Il faut être détendu, sans soucis, un peu malheureux, un peu de spleen et ça revient toujours. Pas toujours comme on le voudrait, jamais sur le sujet qu'on aurait voulu, mais ça revient quand même. Quand j'écris une histoire, j'ai juste un vague plan, mais je découvre l'histoire en l'écrivant, de la même manière que le lecteur. Je suis comme habité par quelqu'un d'autre, qui écrit, pendant que je lis ce que font mes mains...

Je reste toujours hanté par Elosis, mon gros scénario que je voudrais transformer en roman un jour. Mais je n'y parviens pas. A chaque fois que je m'y mets, c'est vraiment mauvais, alors je fais autre chose qui devient une nouvelle acceptable. Rien à faire, autant j'arrive à écrire des nouvelles facilement, autant faire un roman me paraît insurmontable. J'ai beau essayer de me convaincre de considérer chaque chapitre comme une nouvelle, je n'y arrive pas. Si quelqu'un a la recette, d'ailleurs, ça m'intéresse !