Tu es au milieu de cette esplanade de la Défense.
Tiens, commence par cette ode à la laideur de l'égotisme qu'ils ont pompeusement appelée la "Grande Arche". Même pas été capables de la construire dans l'alignement. Pof, plus d'Arche. Aaah, ça fait du bien.
A droite, une espèce de grande coupole moche qui se veut un lieu de rencontre et de salons. Aplatie, la coupole, une galette. A gauche, une petite boule à facettes blanche immobile. Enfin, petite par rapport aux immeubles alentours. Décrochée, elle roule et tombe dans le trou sans fond de l'Arche.
Allez, ne mégotte pas.
Un coup de balai, tu écroules les Quatre Temps. Et vlan, l'immeuble Machin. Boum, le gratte-ciel Trucmuche. En tombant, il entraîne les autres comme des dominos. C'est sûr, tu as gagné le championnat du monde. D'un coup de pied rageur, tu effaces le sol de béton mort. Manque de bol, il n'y a même pas de verdure en-dessous.
Il n'y a rien.
Mais il y a toujours ce vent glacial qui s'engouffrait dans le canyon de verre, de béton et d'acier, qui continue à siffler méchamment. D'ailleurs, quand on écoute bien, on s'aperçoit que souvent, il chuchote des insanités, des insultes. Maintenant que l'Arche est partie, c'est le Vent Ordurier de l'Arche Perdue.
Bon.
C'est malin, tout est blanc, maintenant, comment tu vas rentrer ?