Drame à la Fnac

Ce soir, au bureau,Nath m'a appelé pour que lui trouve un bouquin dont elle avait entendu parler.

Rhôô, ben zutre alors, je vais être o-bli-gé d'aller à la Fnac, c'est ballot, hein ?

Allez zou, je finis de dessiner mon astro-fulguro-truc à échappement libre à gauche et roulement à droite en 3D, je note quelques trucs pour m'en rappeler lundi et je saute dans ma Picachu préférée.

J'arrive au centre commercial des 3 Fontaines, pour ceux qui connaissent. C'était un de ces soirs où je trouvais tout le monde souriant, légèrement euphorique, quelque chose dans la pollution de l'air, je ne sais pas.

J'arrive à la Fnac. Je passe devant le rayon photo et je bave un peu devant les reflex numériques, mais le prix du Canon 350d me fait hoqueter. Ah oui quand même.

Bon, je cherche le bouquin. N'a pas. Le petit gars derrière son écran me confirme qu'il n'y a pas de ça chez eux, alors que je l'avais vu sur Fnac.com. Bontempi, j'irai voir à Saint-Laze dans la semaine (tiens, au fait...). Mais v'là t-y pas qu'en passant, je vois les deux derniers Robin Hobbs qui sont sortis et en plus, on dirait bien que l'un est le dernier de la série de l'Assassin Royal. Yes, je prends sans scrupule. je vais me chercher aussi un chtit CD. Oups, c'est un double album. Bin quoi, ça fait au moins deux mois que je ne suis pas allé à la Fnac. Bon, peut-être juste un mois, mais un long mois. Bon, entretemps, je suis un peu rentré chez Cultura et le Grand Cercle, mais c'était par inadvertance.

Du coup, je prends aussi un bouquin pour ma Nath préférée et je vais voir au rayon enfants pour un truc pour Marie.

Pendant que j'épluche les bouquins, je vois une mère et son fils de 10/12 ans parler dans une langue que je ne comprends pas. Ils doivent être indien ou pakistanais. Je finis par comprendre que la mère voudrait rentrer parce que c'est l'heure de la soupe, mais le gamin feuillette un livre ostensiblement. La mère prend le chemin de la sortie. Le gamin hésite, puis attrape le livre et court derrière sa mère en l'interpelant. Elle se retourne et voit le livre dans la main de son fils, le lui arrache et le jette sur une table à côté (le livre, pas le fils). Puis elle l'attrape par le bras et il partent. Moi, ça m'a fait.. une boule. J'ai regardé le livre qui avait été jeté. C'était un petit livre sur les chats avec un peu de texte et beaucoup de belles photos. Il valait un peu plus de 8 Euros. Et là, j'ai hésité, trop longtemps. Ce petit truc valait à peine 10% de ce que je me préparais à payer à la caisse, j'aurais pu l'acheter, les rattraper et l'offrir au gamin. Je me suis dit que la mère l'aurait mal pris, qu'elle m'aurait dit de me méler de mes affaires, que je l'aurais gênée. Trop tard, je suis resté là comme un con avec ce bouquin à la main au milieu de l'allée. Et je suis allé le replacer tout doucement.

En faisant la queue à la caisse, équipée de la caissière débutante la plus lente du monde, j'ai senti grossir la boule dans la gorge. On ne devrait pas refuser un bouquin à un gosse. C'était peut-être trop cher pour eux mais pas pour moi. J'aurais dû. J'aurais dû le faire. Au pire, ils auraient refusé et je l'aurais offert à ma fille.

Ca m'a gâché ma visite à la Fnac.

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