Ce matin, je suis allé rouler. Entendez par là : "je suis allé faire du vélo". Du VTT, en l'occurence.

Il m'a fallu un certain nombre de coups de pieds au c... moraux pour me motiver à m'extirper du lit à 7h30 un dimanche matin.

Ensuite, manger un truc qui tienne au corps mais se digère bien, enfilage du costume vététiste avec 3 épaisseurs + la veste gore-tex, trouvage de chaussette (non pas de slip, les coutures font mal au cul sur la selle et puis il y a une peau épaisse au fond du cuissard pour amortir), remplissage de flotte dans le réservoir du sac à dos (3 litres), vérification du matos, outils (rustines, chambre de rechange, clés allen, dérive-chaîne, scotch, pompe pour les roues, pompe haute pression pour l'amorto, ...), pâtes de fruit, berlingots de lait concentré sucré, lunettes, casque, gants, chaussures. J'oublie un truc, mais quoi ? Ah oui, le vélo.

Je mets le nez dehors et là, pris en traître par le froid glacial et le vent, l'envie me prend de retourner me coucher dans mon lit douillet auprès de ma femme toute tiède. Mais bon, maintenant que je suis harnaché, faut y aller. Je jette tout dans la voiture.

C'est parti. Ce dimanche, j'avais choisi une rando organisée à Sartrouville par un club local, dans la forêt de St-Germain en Laye. En chemin, je m'aperçois que j'ai oublié le téléphone portable. Tant pis, ce n'est pas trop grave pour une rando organisée, il y a toujours du monde. Je ne pourrais juste pas appeler ma femme à la fin pour lui dire que j'arrive.

Le voiture me dit que dehors, il fait -1. Faut-y être taré pour aller rouler par ce temps. Heureusement que c'est sec, qu'il ne pleut pas et que la forêt de St-Germain n'est pas très boueuse.

J'arrive 15mn après, c'est tout à côté. Il y a déjà pas mal de monde mais ça ne me surprend pas, ce genre de manifestation est de plus en plus fréquentée. Bon, je vais m'inscrire pour le 45 bornes. Sept euros. Ah oui, quand même. J'espère que ce prix, il y a de bons ravitos. Ca commence mal, on n'offre rien avant de partir.

Là, j'explique pour ceux qui ne connaissent pas : dans les randos organisées, on offre généralement pour le prix un café au départ, surtout en hiver, voire un croissant. Puis, on trouve des stands de ravitaillement en moyenne tous les 15 km qui proposent des boissons, des fruits secs, du chocolat et divers autres trucs à manger.

Bon, j'y vais. Mais ça caille, dedieu.

RAS sur le parcours, je connais la forêt un peu, pas de surprise, c'est plat. C'est ce qu'il me faut en ce moment vu la petite forme que je me traîne. Je pédale régulier et je me fais pas mal doubler. M'en fout.

Mon compteur m'a complètement laché, l'enfoiré, il faut dire aussi que la pile est HS et que j'ai oublié de la remplacer depuis 3 semaines. Je n'aurai pas mes chiffres de kilomètrage, vitesse, moyenne, temps de roulage, température, altitude instantanée et cumulée, pourcentage de pente et autres billevisées. Accessoirement, ça donne l'heure aussi.

Au bout d'un moment, je demande l'heure et le kilométrage à un collègue qui passe. Ca fait une heure que je roule et j'ai fait 20 bornes ! 20 km/h de moyenne, moi qui me traîne ! J'ai dû partir plus tôt que je ne croyais. Je n'ai pas pu dépasser le 15 de moyenne.

On arrive à la bifurcation entre la rando de 25 et celle de 45. Ca va, je prends sur 45. Et le ravito ? Au prochain carrefour ! Ah bon, ça va alors.

Prochain carrefour. Carrefour suivant. Prochain carrefour après le carrefour qui suit le carrefour suivant. J'ai faim et je n'ai pas envie de m'arrêter pour piocher dans le sac. Aux carrefours avec des routes avec de la circulation, il y a toujours un gus qui fait passe les vélos avec un petit panneau rouge d'eun côté, vert de l'autre. Je demande où est le ravito. Aucune idée. Bonjour l'orga. Bon, je ne lui jette pas la pierre, il est déjà sympa de rester là pendant plusieurs heures dans le froid pour faire la circulation avec le plus grand sérieux.

A ce sujet, je m'interroge en repartant sur le vélo en danseuse parce que j'ai pas anticipé le coup de cul suivant et je reste sur le plateau intermédiaire. Pourquoi les organisateurs de manifestations de vélo sont-ils tous des vieux à gros ventre, le cheveux rare et gras, les joues couperosées, l'air pas du tout sportif, comme s'ils sortait du Café des Sports ? En plus, il prennent toujours un air particulièrement sérieux en arrêtant les voitures pour laisser passer les vélos. Pour une fois qu'ils ont le pouvoir, ils en profitent. Bon, en même temps, je suis de mauvais poil, je caricature un peu. Un peu beaucoup. En fait, c'est surtout vrai pour les courses de vélo de route. Pour le VTT, c'est souvent plus jeune, sauf quand les randos sont organisées par le club de cyclo-tourisme local, comme c'est le cas ici. En plus, j'ai des copains qui en organisent, je vais me faire engueuler. Mais non, celles des copains sont toujours très bien. Faut bien que je passe ma rage sur quelqu'un.

La suite demain, même heure, même lieu.