Bon, Mael, qu'est-ce que tu nous fais, là ? C'est pas sérieux ?

Non, et alors ?

Je tiens à remercier tous ceux qui puent. D'abord, distinguons deux catégories de puant : ceux qui s'en foutent et ceux qui en souffrent.

Dans la première catégorie, on trouve évidemment les clodos qui s'en foutenet complètement et qu'il vaut mieux éviter d'approcher à moins de 10 mètres, relâchant des effluves mélangées de sueur, de crasse, d'urine et d'alcool. ils ne se lavent pas et ne voient pas l'intérêt de le faire, ils savent qu'ils ne sont plus rien et n'attendent plus rien de la vie, cherchant juste à ne pas y penser.

On trouve aussi une bonne partie des ados, garçons comme filles, insouciants, que la vue de la douche révulse comme un vampire devant une croix. Non seulement ils puent, mais on peut savoir ce qu'ils ont mangé dans la semaine à chaque sourire. Et comme en plus ce sont des ados, c'est la grande éclosion sur le champ de leur visage. J'en ai connu et j'en ai fait partie comme beaucoup. Heureusement, is ne sont pas complètement irrécupérables, ils peuvent changer. La preuve, maintenant, j'accepte la douche hebdomadaire.

Il y a aussi les malheureux à l'hygiène irréprochable, qui prennent deux douches par jour, se parfument, se désodorisent, se passent un stick entier de déo sous les aisselles tous les matins, bouffent des paquets de chewing-gum à la menthe forte, mais rien n'y fait. Il y a des natures qui transpirent, qui ont une forte odeur corporelle et qui refoulent du goulot. Savoir aussi que ce n'est pas définitif, un changement de vie, de nourriture, d'environnement ou une bonne psychothérapie peuvent faire des miracles. Ceux-là, je les aime, ce sont ceux grâce à qui je suis payé. Ben oui, je fabrique des produits de beauté qui le valent bien.

Et puis, il y a ceux qui puent légèrement, juste ce qu'il faut pour indisposer les autres, mais pas assez pour qu'eux-mêmes s'en rendent compte et ils ne comprennent pas pourquoi on détourne la tête quand ils rient à gorge déployée ou pourquoi on ne reste que peu de temps dans leur bureau. Un jour, une bonne âme courageuse devra le leur dire, mais c'est vrai que ce n'est facile de dire "tu sais, tu chlingues !".

Enfin, il y a ceux qui sont parfaits en tous point, n'indisposent aucune narine délicate, sentent bon le lilas et la litière propre. Seulement, c'est dès qu'ils l'ouvrent, qu'on se rend compte qu'ils sont puants, méprisants, racistes, supérieurs, radins, narcissiques, certains de leur bonne foi et incapable de comprendre leur prochain, surtout celui qui n'est pas de leur monde. Pour ceux-là, ressortons les chansons d'antan :
Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira !
Les aristocrates à la lanterne
Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira !
Les aristocrates on les pendra

Rhâlâlâlalalala ! Ils n'ont pas une vie facile, ces pauvres gens qui puent ! Une petite pensée émue pour cette catégorie particulièrement défavorisée. Allez, une profonde inspiration, allez les voir en apnée et faites-leur la bise de l'amitié !

Bonne fête, les qui puent !

- N'importe quoi, Mael, tu fais quoi, là ?
- Bin quoi, je fais ske cheveux !
- Oui mais les lecteurs, ils ne vont plus te prendre au sérieux, maintenant !
- Chuis chez oam, je dis tout koateske que ch'vieux.
- C'est quoi, ça ?
- Touche pas mon Knockando, saligaud !
- Donne moi ça !
- Nan, casse-toi ! Epis demain, je ferai encore pire. Cheval eum' pieuter, moi...