Ca choque, hein si je compare "la femme au visage greffé" à Elephant Man ?

Deux raisons à cela :

La première : si John Merrick avait vécu aujourd'hui, il aurait peut-être pu avoir le visage greffé (quoique, pas sûr).

La deuxième, C'est surtout l'aspect "animal de foire".

Ne vous y trompez pas, je trouve extraordinaire ce qu'on fait les médecins à cette femme et le courage de celle-ci. Je n'y reviendrai pas, vous pourrez trouver l'histoire sur tout le web.

Je l'ai entendue lire son discours et ce qui m'a choqué, c'est quand elle s'est excusée auprès de ses voisins et de la famille de la donneuse, pour le harcèlement médiatique dont ils ont fait l'objet à cause d'elle. De plus, si elle reste à l'hôpital pour le moment, ce n'est pas seulement pour des soins, mais aussi pour échapper à la meute de journalistes.

D'accord, il est important d'en parler, de le montrer dans une salle de conférences de presse. Le résultat est vraiment époustouflant. Mais les journalistes ont-ils le droit, au nom de la sacro-sainte "liberté de la presse", de pourrir la vie de gens qui n'y sont pour rien ? On imagine sans peine la horde de crétins armés de gros téléobjectifs, harcelant les gens pour recueillir un détail croustillant qui leur pemettrait de vendre quelques lignes.

Au fait, je l'ai entendue à la radio lire son communiqué en entier. Mais à la télé, ils avaient soigneusement coupé le passage des excuses à cause des journalistes. Et je ne l'ai pas non plus retrouvé sur les journaux du net. Donc, l'information, c'est bien beau, mais uniquement quand ça arrange les journaux. Quand ça commence à déranger, on coupe.

Quant à la famille qui a choisi d'autoriser le don du visage, le geste était suffisamment courageux pour mériter un mimimum de décence et surtout l'anonymat. A quoi cela sert-il de connaître son identité ? Je croyais que les dons d'organe étaient anonymes. Bonjour l'éthique.

Alors : foutez-lui la paix !!! Qu'on photographie des vedettes de cinéma, on peut le comprendre, à la rigueur, ce sont des personnages publics. Mais pas elle. Elle a suffisamment souffert et a bien mérité le repos et le respect de sa vie privée. Laissez-la choisir librement à qui vendre ses interviews pour payer ses médecins.