Devant et derrière, la file interminable de voitures avance au pas, dix mètres toutes les cinq minutes. Il doit y avoir des travaux ou un accident.
A gauche, c'est la Seine. Que de l'eau grise.
A droite, une rangée de maisons du siècle dernier en meulière avec des toits pointus. Elle doivent coûter cher. Mais quand la Seine monte, ils sont inondés. Bien fait.
Tiens, un petit pousseur courageux fait bouillonner l'eau derrière lui pour faire avancer deux immenses barges, remplies de sable jusqu'au-dessus du plat-bord. L'ensemble doit faire au moins soixante mètres de long et peser le poids d'une dizaine de camions. Il va quand même plus vite que la file de voitures. il va passer sous le pont, pile au milieu de l'arche. Bien visé.
Tu tournes la tête à droite. Une fille dans une Twingo rose t'a fait un sourire navré car elle avance de deux places et tu ne bouges pas. Elle était jolie, mince et fraîche.
Tu coupes la radio, la clim, descend toutes les fenêtres et sors la tête. Finalement, tu as le temps. Tiens, il y a une pelouse qui longe la Seine et deux joggueuses.

Bon, elle passe quand, la prochaine péniche ?