Voilà déjà plusieurs années que je fais du VTT et c'est un vrai bonheur qui m'a changé.

Moi qui n'était pas vraiment sportif, qui était toujours le plus mauvais de la classe en EPS, celui qu'on choisissait en dernier dans les parties de foot des cours de récré, moi qui fumait, qui bouffait comme un cocho, je me suis mis au sport !

Au départ, j'étais séparé, retourné célibataire sans un rond dans un mini-studio et je me suis remis au vélo en ville. J'avais trouvé un vieux siège enfant que j'avais installé sur mon porte-bagage et J'ai trimballé Pierre dedans un certain temps. Je ne sais pas s'il s'en souvient encore...

Mais c'était mon vieux vélo de mes 15 ans, un machin de trois tonnes que j'ai fini par laisser chez mes parents en Bretagne. J'ai alors acheté un MBK 2000 F, je crois, ce que je trouvais déjà bien cher. Ce vélo me permis de découvrir le vélo en forêt. Je restais au départ dans les grandes allées, puis je m'en éloignais petit à petit, cherchant d'autres chemins, explorant la forêt.

Puis, je rencontrais les Frappadingues. Il me firent découvrir une autre manière de faire du vélo, en groupe, en s'entraidant, en s'attendant les uns les autres, en se faisant progresser, en se prêtant des pièces, des vélos, en finissant les randos par une bonne bouffe à la pizzeria du coin, ou au barbec chez l'un de nous. Je découvris que faire 12 km en forêt était un tout petit trajet. Je découvris aussi que mon MBK était un vélo très bas de gamme.

On me prêta un très bon vélo en carbone et j'achetai dans la foulée un vélo de marque Specialized, avec suspension avant et arrière, vitesses indexées. Au fil des mois et des années, je le fis progresser en remplaçant les pièces usées par du plus haut de gamme. J'installais notamment des freins hydrauliques qui par un meilleur freinage, me donnèrent plus de confiance et me permirent d'accélérer dans les descentes. Et je progressais aussi. Mes sorties faisaient couramment 40 km. Je découvris la plaisir intense et écologique du vélo dans la nature, silencieusement, sans déranger, sans abîmer, sans polluer. Je découvris des paysages en région parisienne que je ne connaissais pas, des petits coins incroyables, des sous-bois magiques.

En 2003, je décidai de m'inscrire à La Forestière, une épreuve-reine de ce qu'on appelle le cross-country. 80 bornes dans le Jura, sur une portion de la GTJ, la Grande Traversée du Jura. Et ce n'est pas plat. Cette année-là, je participai à de nombreuses randos organisées par les clubs de région parisienne et je m'entraînais avec les potes, multipliant les sorties. Je me mis même au footing en forêt, moi qui détestais courir ! En tous cas, le footing ne se conçoit pour moi qu'en forêt et avec des potes.

En septembre, arriva La Forestière. Je ne participais qu'à la rando, pas à la course. Je mis très longtemps, j'arrivais dans les derniers, mais je l'avais fait ! 80 bornes en montagne ! Et un vrai bonheur, des paysages magnifiques, une organisation sans faille, beaucoup de rencontres. Faut dire qu'on était 4000 !

En décembre, je décidai de changer de vélo et je m'achetai le Scott Genius. Il était équipé d'un fourche suspendue à air à l'avant, d'un amortisseur à air à l'arrière, le tout complètement réglable dans tous les sens, de freins à disques 4 pistons, et tout un tas d'autres équipements qui ne vous causeront pas si vous ne connaissez pas le sujet, mais il valait son prix. Que je ne vous révèlerai pas, c'est un peu indécent. Il vaut plus cher que certaines motos et quand ma femme vendit sa vieille Punto, cela ne couvrit pas le prix du vélo.

L'année dernière, j'eus 40 ans et mes copains se cotisèrent pour me payer un nouveau cadre. C'était le même vélo, mais le cadre était en carbone. Je crois que là, j'ai atteint le top, difficile de faire plus belle machine.

J'ai refait la Forestière en 2005, en m'entraînant beaucoup avant, multipliant les sorties de 60-70 bornes. La Forestière était toujours aussi magique. Mais après celle-ci, j'étais vidé. L'hiver arriva et pour la première fois, j'arrêtais le vélo. Il y eut les fêtes à répétition pour mon anniversaire, les fêtes de famille (chez moi, tous les anniversaires sont dans le dernier trimestre) et un temps pourri. Depuis trois mois, je ne fais que des petites sorties et une semaine sur deux. Je compte bien refaire des longues sorties, ça me manquerait, d'autant plus que je regrossis, à force de ne rien foutre, mais j'ai du mal à me motiver.

Vivement qu'il fasse beau !